Chirurgie bariatrique : vigilance sur les risques nutritionnels
La chirurgie bariatrique constitue aujourd’hui une réponse thérapeutique efficace contre l’obésité sévère. Elle permet une perte de poids durable, une amélioration des comorbidités (diabète de type 2, hypertension, apnée du sommeil…), ainsi qu’un gain en qualité de vie. Toutefois, elle n’est pas sans conséquences, en particulier sur le plan nutritionnel.
Un article publié dans les Cahiers de Nutrition et de Diététique par une équipe de médecins du service de nutrition de l’hôpital Pitié-Salpêtrière et du CSO Île-de-France fait le point sur ces risques nutritionnels post-chirurgie bariatrique, encore trop souvent sous-estimés.
Parmi les principaux risques identifiés :
- La dénutrition, en lien avec une perte de masse musculaire excessive ou des apports alimentaires insuffisants.
- Les carences en vitamines et oligoéléments (vitamine B1, B12, D, fer, etc.) pouvant entraîner des complications graves : troubles neurologiques, atteintes cardiaques ou ophtalmologiques…
- Des cas sévères pouvant nécessiter une nutrition artificielle, comme le montre l’expérience clinique de la Pitié-Salpêtrière.
L’article insiste sur la nécessité d’un suivi nutritionnel régulier à vie, impliquant :
- médecins nutritionnistes, chirurgiens, diététiciens, psychologues et enseignants en activité physique adaptée ;
- un dépistage précoce des carences et des troubles du comportement alimentaire ;
- une supplémentation systématique adaptée à chaque patient.
Certaines situations spécifiques – grossesse, antécédents de TCA, réinterventions chirurgicales, ruptures de suivi – doivent faire l’objet d’une vigilance renforcée.
Cet article constitue une ressource précieuse pour les professionnels de santé impliqués dans le parcours de soins post-chirurgie bariatrique. Il offre des repères cliniques et des recommandations concrètes fondées sur l’expérience de terrain du centre expert parisien.